Interview du mois
M. Alexandre Menais, Directeur Europe anti-piracy eBay International (*) |
L‘activité « anti-piracy » eBay : une activité à part entière
Que recouvre exactement cette nouvelle activité « anti-piracy » Europe de eBay ?
La fonction « anti-piracy » Europe ou encore de partenariat avec les marques s’occupe des relations avec les fabricants concernant toutes leurs problématiques qu’elles soient relatives à la contrefaçon, la distribution ou encore aux importations parallèles. Cette nouvelle activité nous permet d’avoir une approche plus globale avec tous les fabricants, d’accroître notre coopération avec ces derniers et de croiser les expériences communes. C’est aussi la prise en compte de la particularité française en la matière. La France est en effet l’un des pays du luxe le plus copié et a constitué un véritable laboratoire pour eBay dans le monde.
Comment protégez-vous les titulaires de droits de propriété intellectuelle sur eBay ?
Dès la création d’eBay, nous avons eut la préoccupation de protéger les titulaires de droits de propriété intellectuelle, en créant, il y a une dizaine d’années, un programme de coopération avec les titulaires de droits, le programme VeRO. qui leur permet de signaler facilement et rapidement les annonces qui portent atteinte à leurs droits ; mais ce programme qui répondait à une problématique de 1 millions d’utilisateurs, doit désormais faire face à une communauté de 278 Millions d’utilisateurs et de 12 millions d’acheteurs et de vendeurs en France aussi il faut par conséquent, adapter nos outils. Il y a cinq ans personne ne parlait de filtrage et aujourd’hui non seulement nous en parlons mais nous en faisons. Nous avons fortement investi dans des outils de filtrage dynamique et paramétrable qui s’enrichissent sans cesse de l’expérience acquise par le réseau eBay, du comportement de nos vendeurs et de l’expérience des fabricants car pour optimiser les outils de filtrage, nous avons besoin de la coopération des marques.
Quels sont les axes de progrès de l’anti-piracy sur internet ?
En travaillant d’avantage encore sur le filtrage. Ainsi nous préparons un livre blanc sur cette question et nous en appelons à une régulation du filtrage qui puisse se faire avec les marques, les plates-formes et pourquoi pas avec les pouvoirs publics comme arbitre. La création d’un organisme référant qui serait à la fois une force de propositions et un expert pour préciser les rôles et les responsabilités des différents acteurs et accompagner les nécessaires régulations de notre secteur en tenant compte notamment de la diversité des métiers des plates-formes et des éléments qu’elles ont à leur disposition.
Comme j’ai déjà eut l’occasion de le préciser (**), la solution pourrait consister à faire une distinction au sein même du statut d’hébergeur, entre les différents types d’hébergement. L’étendue de l’obligation de contrôle et par conséquent, des mesures à mettre en place, ne saurait être les mêmes entre un hébergeur de blogs et un hébergeur d’annonces permettant l’échange de biens. Nous pourrions ainsi mettre d’accord l’ensemble des partenaires sur la mise en place d’une plate-forme de filtrage coopérative dont les performances seraient fixées de façon concertée et qui bénéficierait à tous types d’entreprises victimes de contrefaçon.
(*) Présentation de la société, http://pages.ebay.fr/aboutebay/thecompany/companyoverview.html
(**) Les Echos du 28 mars 2008, p. 13.
Interview réalisée par Isabelle Pottier, avocat.
Parue dans la JTIT n°75/2008 p.14