
Les dangers de la cybercriminalité touchent de plus en plus gravement les enfants.
Parents, professeurs, enfants, tous doivent en connaître les dangers et savoir s’en protéger. C’est désormais primordial à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle.

La vulnérabilité accrues des enfants aux dangers de la cybercriminalité
Les enfants face aux dangers de la cybercriminalité
Les enfants sont particulièrement vulnérables face aux cybercriminels en raison de leur naïveté et de leur manque de compréhension des dangers en ligne. Selon le point, fait par un rapport des Nations Unies (1), près d’un tiers des utilisateurs d’Internet dans le monde sont des enfants.
Cette exposition accrue les rend plus susceptibles de tomber dans les pièges tendus par les cybercriminels, tels que les escroqueries, le harcèlement en ligne et les sollicitations inappropriées.
Les réseaux sociaux et les plateformes de jeux en ligne deviennent ainsi des terrains de jeux propices pour les cyber-activités malveillantes.
Le rapport JAMES 2022 (2) souligne que plus de 50% des enfants de plus 12 ans ont déjà été confrontés à des contenus inappropriés en ligne de manière non-consentie.
Les cyber-activités malveillantes
Les enfants face aux dangers de la cybercriminalité
Ces enfants, souvent moins conscients des dangers potentiels, peuvent facilement divulguer des informations à caractère personnel, cliquer sur des liens malveillants ou tout autre logiciel, non souhaités par l’enfant.
La sensibilisation des enfants aux risques liés à Internet est essentielle pour les protéger efficacement. Les parents doivent instaurer des dialogues ouverts sur les comportements sécurisés en ligne, encourageant les enfants à signaler toute interaction suspecte ou inquiétante.
Concernant les parents réfractaires à l’ère du numérique et aux nouvelles technologies, l’ignorance n’est pas une excuse. Il est de leur rôle de parents de se renseigner sur les risques potentiels encourus par eux et leur enfants. Ils doivent ensuite transmettre les informations et réaliser les démarches nécessaires pour la protection du foyer contre des dangers de la cybercriminalité.
Les cybercriminels ciblent les enfants pour diverses raisons telles que l’obtention d’informations personnelles pour des utilisations frauduleuses, l’accès aux comptes bancaires des parents ou encore pour des activités pédo-criminelles.


Manipulation et domination par les cybercriminels
Les enfants face aux dangers de la cybercriminalité
Les moyens utilisés sont, eux aussi, divers et variés. Ainsi la manipulation avec un système de domination ou encore la mise en place d’un jeu de rôles où l’« on fait semblant » sont utilisés par les cybercriminels. Il y a également des moyens par lesquels l’enfant n’interagit pas directement avec le cybercriminel. Celui-ci agit alors à l’insu de l’enfant, par le biais de logiciels malveillants, au sein d’offres de réductions pour des jeux ou des jeux gratuits, copies de vrais jeux payants.
Une infographie de Statista (3) révèle l’ampleur de la « consommation d’écran » par les enfants. Cette surexposition augmente la probabilité des risques encourus. L’éducation des enfants mais aussi des parents, éducateurs et professeurs sur les dangers de la cybercriminalité et les mesures de sécurité appropriées sont primordiales pour lutter efficacement contre les cybercriminels.
Les dangers de la cybercriminalité spécifiques aux enfants
Les enfants face aux dangers de la cybercriminalité
Les cyberprédateurs représentent une menace majeure, exploitant les réseaux sociaux et les jeux en ligne pour entrer en contact avec les enfants. D’après un rapport du Centre canadien de protection de l’enfance, les cas d’exploitation sexuelle en ligne ont augmenté de manière alarmante ces dernières années.
Les enfants peuvent également être victimes de cyberintimidation, une forme de harcèlement qui peut avoir des conséquences graves sur leur santé mentale et émotionnelle. Les publications de l’OMS soulignent l’impact psychologique et social de ces agressions, accentuant la nécessité d’une vigilance accrue et d’une intervention rapide pour protéger les jeunes internautes.


La cyberintimidation
L’augmentation de la cyberintimidation est un danger majeur. Elle cause des troubles émotionnels, une baisse de l’estime de soi et, dans certains cas, des tendances suicidaires. Cela est d’autant plus alarmant lorsque l’on sait que les réseaux sociaux sont systématiquement un facteur déterminant dans le passage à l’acte suicidaire.
Les logiciels malveillants
Les logiciels malveillants constituent une autre menace. Les enfants peuvent télécharger sans le savoir des programmes infectés qui compromettent la sécurité des données familiales. Un rapport de l’ENISA, Agence européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l’information (4), met en garde contre les applications et jeux gratuits contenant des logiciels espions, le plus souvent téléchargés par les jeunes utilisateurs.
La vigilance parentale et l’installation de logiciels de sécurité sont des mesures cruciales pour minimiser ces risques.
Prévention et protection des enfants face aux dangers de la cybercriminalité
Les enfants face aux dangers de la cybercriminalité
Education
Pour protéger les enfants, il est crucial que les parents, éducateurs et professeurs soient vigilants et soient en mesure de correctement éduquer les jeunes sur les risques en ligne.
Communication
Il est vivement recommandé de surveiller l’utilisation d’Internet par nos enfants et de discuter régulièrement des interactions en ligne. Différents gouvernements, comme la France avec son programme « Internet Sans Crainte »(5), mettent également en place des initiatives pour sensibiliser et protéger les jeunes internautes.
Contrôle
Des campagnes de sensibilisation et des outils de contrôle parental sont essentiels pour prévenir les dangers et assurer un environnement en ligne plus sûr pour les enfants et le foyer.


Le programme « Safer Internet »
Les enfants face aux dangers de la cybercriminalité
L’utilisation de logiciels de contrôle parental permet de restreindre l’accès à des contenus inappropriés et de surveiller les activités en ligne des enfants.
Le programme « Safer Internet » (6), initiative de l’Union européenne, propose des ressources et des conseils pour créer un environnement numérique sécurisé. L’éducation à la cybersécurité dans les écoles est de fait fondamentale à l’ère du numérique et des technologies avancées.
Intégrer des cours sur la sécurité en ligne dans les programmes scolaires aidera les enfants à reconnaître les menaces et à adopter les comportements adéquats.
Prévention et communication contre les dangers de la cybercriminalité
Les enfants face aux dangers de la cybercriminalité
Les parents doivent également encourager une communication ouverte avec leurs enfants. Parler régulièrement des expériences en ligne, des amis virtuels et des sites visités permet de détecter rapidement les potentiels problèmes.
Des initiatives, comme le « Safer Internet Day » (7), visent à sensibiliser le public aux enjeux de la cybersécurité et à promouvoir un usage responsable et sûr d’Internet pour en faire un espace de partage, de connaissance, de sociabilisation et d’amusement et non un terrain de jeux propice à la cybercriminalité.

Notes de bas de page :
- Unicef, Sécurité en ligne des enfants et des jeunes, Nations Unies, 2023.
- Külling, C., Waller, G., Suter, L., Willemse, I., Bernath, J., Skirgaila, P., Streule, P., & Süss, D., JAMES – Jeunes, activités, médias – enquête Suisse. Zurich: Zürcher Hochschule für Angewandte Wissenschaften, 2022.
- Tristan Gaudiaut, Infographie Statista, 2 mai 2024.
- ENISA threat landscape 2021 (April 2020 to mid-July 2021), Oct. 2021, © European Union Agency for Cybersecurity.
- Internet sans crainte.fr, un site du gouvernement français.
- Le programme « Safer Internet » de l’Union européenne.
- Safer Internet Day, journée du ministère de l’Éducation.
Avec la collaboration d’Ethan Brulé, stagiaire, étudiant en deuxième année de Droit à l’Université Paris-Saclay.

Virginie Bensoussan-Brulé
Avocate, Directrice du pôle Contentieux du numérique

Virginie Bensoussan-Brulé
Avocate, Directrice du pôle Contentieux du numérique
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